Coût global d'un produit ou service |
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Écrit par Hervé le Grand |
Mercredi, 21 Juillet 2010 13:15 |
Dois-je me contenter de payer le "prix d'achat" d'un produit ou service ?Mais dans ce cas qui paye le "coût global" et... quelles sont les conséquences ?Parce qu'il est difficile de comprendre un sujet si le vocabulaire employé n'est pas connu, avant de rentrer dans le vif du sujet nous allons prendre un exemple concret basé sur un produit courant. Cet exemple vous permettra de comprendre la différence fondamentale entre le "coût global" et le "prix d'achat". Prenons Le cas d'un tee-shirt fabriqué en utilisant du coton :
Sans doute avez-vous partiellement compris pourquoi ce sujet est si important ! Voyons maintenant plus en détail le sujet et partons de la question suivante :
Voilà une question qui nécessite d'additionner de nombreux chiffres et de faire des calculs complexes pour ne rien oublier. Cependant nous nous en passerons, nous tâcherons simplement de lister les coûts non comptabilisés afin que vous vous rendiez compte par vous-même de l'étendue des dégâts ! Soyez sûr que ces coûts seront inévitablement payés ultérieurement par chacun de nous, grevant ainsi une part de nos possibilités sans que cela apparaisse dans nos budgets annulant ainsi toute velléité de changement. Payer ultérieurement... oui mais jusqu'à ce que nous assistions à l'effondrement de notre civilisation ! Manque de transparence volontaire !Car ne nous y trompons pas, ce manque de transparence volontaire de la prise en compte des coûts, nous expose à l'effondrement car nous accumulons les défauts, lesquels engendrent de nouveaux problèmes (environnementaux, sociaux et économiques) dont les interactions démultiplient les nuisances et donc les difficultés. En effet, en considérant que le prix d'achat du bien ou service que nous achetons ne correspond pas du tout à son coût global et qu'une part importante de ce coût global est indirectement facturée à l'occasion d'impôts, des frais d'assurance, d'indemnités, frais de santé, etc. Ce sont autant de sommes d'argent qui alimentent notre PIB certes, mais constituent la part colossale des activités négatives et destructives dont l'équivalent en monnaies sonnantes et trébuchantes n'est plus disponibles pour des projets essentiels pour la protection des populations et des éco-systèmes dont faut-il le rappeler encore, nous dépendons. À terme, le résultat est connu : Nous obtenons une économie à genoux en raison d'un environnement naturel détruit. Que comprend réellement le coût global ?Le coût global de ce produit conventionnel (ici la chemise) ne correspond en rien au prix de vente du produit et contrairement aux idées reçues la facture est détestable. Le coût global comprend le prix d'achat payé à la caisse... MAIS ce prix ne comptabilise pas les effets négatifs engendrés lors de la culture, de la conception, du transport, de la campagne publicitaire, etc., tous ces effets négatifs qui seront pris en charge par la collectivité dans la mesure où ils seront encore accessibles. Il faut donc ajouter les coûts indirects suivants :
Qu'en est-il des coûts cachés des produits jetables ?L'exemple du coût global d'une chemise conventionnelle est pitoyable ! Que dire des coûts cachés des produits jetables que certaines entreprises, certains groupes osent communiquer sur l'aspect durable de leurs produits ? C'est affligeant ! Favoriser l'opacité du coût global encourage ouvertement la génération du jetable avec toutes les conséquences que cela entraîne en termes de traitement des déchets, de recyclage et de gaspillage gigantesque des ressources (matières premières) et de l'énergie, ce qui entraîne aussi des pollutions dont les conséquences entraînent à leur tour des nuisances (à traiter dans la mesure où le remède n'est pas pire que le mal) ou pire des situations de non retour (perte d'une espèce de poisson, perte d'une nappe phréatique, désertification d'un territoire, etc.). C'est enfin, créer des activités spécialisées dans la « prise en charge » des maux. C'est donc une manière, pour les défenseurs criminels de cette politique actuelle, de créer de l'activité. A ceci près, qu'ils jouent aux apprentis sorciers ne sachant absolument pas mesurer les conséquences de telles actions, lesquels faut-il le rappeler, interagissent ensemble et se nourrissent les unes et les autres jusqu'à prendre une envergure dévastatrice contre laquelle nos techniques aussi géniales soient-elles, ne seront d'aucun secours. Quel est l'estimation du coût global dans une économie vertueuse ?Le coût global de produits respectueux de l'environnement est quant à lui, très faible car il n’engendre pas de coût caché (pas de pollution, pas de "casse" sociale, pas de soin engendré par ces pratiques, etc.). Mais au contraire, comme ces produits et services sont issus d'une économie saine, ils sont favorables à la vie, aux commerces de proximité, à la création de l'emploi, bref à l'activité économique centrée sur l'essentiel dans le sens large. En quelque sorte, favoriser les pratiques saines, permet de sortir d'une économie esclavagiste, au bénéfice d'une économie vertueuse, florissante car en harmonie avec ses environnements. Rechercher à tous prix une croissance économique est absurde à l'heure où nous sommes en train de détruire notre capital environnemental. L'homme doit être au service de la Nature pour que celle-ci en retour lui permette de vivre car sans la nature nous ne pouvons vivre. Les peuples vivant autour du lac Tchad le savent maintenant que 4/5 de la surface du lac n'est plus ! Un mensonge qui permet de nourrir les barons de l'Omc et tous les acharnés du commerce : "Les produits sains sont trop chers" !Nous prendrons encore un autre exemple sans vous assommer de détails. Il est courant d'entendre, dans le cadre des produits alimentaires que les produits issus des formes d’agriculture saines (BIO, biodynamique, Demeter, l’Ange bleue, Nature et Progrès, etc.) sont trop chers et ne peuvent être achetés par ceux qui gagnent les revenus les plus faibles ! Ces personnes surenchérissent en concluant qu'il est impossible de généraliser ce type de culture ! En fait, la réalité est tout autre car le coût global est totalement et volontairement ignoré. Cette réalité est niée car elle dérange. Elle remet en question les orientations économiques du passé. Elle nécessite de réaliser en amont des changements qui modifieraient le profil de notre économie en profondeur jusqu'à remettre en question l’existence même de certains métiers ! Et… de redistribuer les terres afin que les surfaces soient d’une dimension cohérente avec ces techniques saines. Maintenant, reste la question qui s'impose à nous tous : Sommes-nous prêts à changer ? Pour l'instant, force est de constater que la réponse est négative, c'est pourquoi, nous serons contraints de changer de force, ou plus probablement notre espèce disparaîtra faute de cohérences ! Primum non nocere |
Mise à jour le Mardi, 17 Janvier 2012 11:05 |